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Réunis et solidaires !

L’édito de rentrée d’Olivier DEGAND directeur de l’école.

 

Voilà quelques jours que nos petits élèves ont repris possession des salles de classe et que les cris, les sourires et les couleurs remplissent à nouveau nos cours de récréation. De nouveaux visages viennent éclairer le quotidien, les bonnes résolutions de rentrée s’affichent sur les présentations soignées des cahiers, les uns se retrouvent, les autres se découvrent… Pour l’équipe pédagogique, c’est l’heure de dévoiler et de construire de nouveaux projets !

En septembre 2005, je posais la question du sens que nous allions donner à l’école Saint Pierre d’Ascq, alors en construction et en procédure de fusion, et ce que nous tous, enfants, parents, enseignants et personnels, souhaitions faire vivre derrière « ces nouveaux murs ». En cette rentrée, nous pouvons dire que le « gros œuvre » est achevé. Notre établissement est désormais une seule entité administrative validée. L’unité du groupe scolaire est maintenant géographiquement établie, l’équipe enseignante a trouvé son rythme et son fonctionnement collectif, la communauté éducative (OGEC, APEL, Ecole) est indiscutablement réunie.

Je propose à chaque acteur de notre communauté que la question du sens soit aujourd’hui très étroitement liée aux conséquences de la fusion des 3 écoles d’Ascq, et qu’elle s’inscrive dans la thématique des Assises de l’Enseignement Catholique qui nous invite, cette année, à « avoir un autre regard » :

  • Nous atteignons aujourd’hui, pour la première fois, un effectif de 347 enfants. Cela pose, évidemment, certains problèmes « logistiques » que nous ne connaissions pas auparavant (locaux, affluence en cantine ou en garderie, etc.). Comment « regarder » ces nouveaux éléments de façon positive et collective, et faire en sorte que la vie dans cette maison reste conviviale et agréable pour tous ? Comment « accueillir » et rester « ouvert à tous » alors que nous faisons aujourd’hui l’expérience de nos limites d’accueil ? Comment ne pas nous disperser dans les questions matérielles, financières et organisationnelles au détriment du bien-être de nos enfants et de notre message ?
  • Avec un effectif élevé et dans la diversité qu’il entraîne, comment « regarder » chacun et accorder toute l’attention qu’il mérite ? Comment ne pas se laisser « déborder » par les uns et ne pas « oublier » les autres ? Comment « accompagner » les projets d’intégration d’élèves handicapés ou à besoins spécifiques sans laisser pour compte les élèves autonomes qui se font oublier ?
  • Notre communauté éducative fonctionne bien. Nos parents sont actifs, présents, solidaires et porteurs de notre Projet Éducatif. Nos enseignants sont engagés, impliqués et consciencieux. Nos enfants sont « encadrés », guidés, accompagnés et suivis, dans un milieu protégé et propice au bon devenir. Un monde parfait ?… Ne peut-on pas « regarder » ailleurs, s’ouvrir à la différence, espérer pour les enfants qui n’ont pas la chance de vivre dans les même conditions que nous, ici ou ailleurs ? Je ne parle pas de « pitié » ou de « misérabilisme », mais de « porter un autre regard » et d’avoir confiance…

L’équipe pédagogique a retenu cette année le thème du « développement durable » et de la solidarité comme fil conducteur des actions menées en classe. C’est un projet qui nous tenait à cœur depuis quelques mois, et qui se pose comme une priorité pour tout éducateur. C’est la première réflexion quant au sens que nous voulons insuffler à Saint Pierre d’Ascq. Quelle planète léguerons nous à ces futures générations ? Dans quels systèmes de valeurs et dans quels modèles d’espérance souhaitons nous les voir grandir, à l’heure du « tout consommable » et du « zapping » collectif généralisé ?

Le premier exemple concret de ce projet était le temps de rassemblement de nos élèves le samedi 16 septembre, lorsque les « grands » ont accompagnés les « petits » par la main dans la salle de l’Estrielle. Etre solidaire, c’est aussi ce petit geste que je peux accomplir dans la cour de l’école envers le plus petit que moi. C’est le sourire que je fais en classe à celui qui réussis moins bien que moi. C’est le désir et le plaisir d’apprendre pour devenir un acteur à part entière d’une société qui se cherche un nouveau souffle. C’est ne pas donner raison systématiquement à mon enfant sans prendre la peine d’écouter son enseignant ou son petit camarade. C’est me poser la question de l’intérêt collectif avant d’agir ou de réagir égoïstement. C’est le litre d’eau que je gaspille pas aux toilettes en pensant qu’un jour peut-être, des enfants se battront pour boire ce même litre d’eau. C’est avoir conscience des richesses de la planète, d’autrui et de la diversité. C’est chercher des idées avec ma classe pour soutenir un projet des AEM (Amis des Enfants du Monde – Association soutenue par l’école depuis quelques années)…

La solidarité, ce n’est pas seulement donner de son temps ou de l’argent. Ce n’est pas seulement s’inquiéter ponctuellement de l’autre bout du monde après le passage d’un ouragan. Ce sont peut-être, aussi, mille et uns petits gestes ou attentions quotidiennes auprès d’autrui, ici et là-bas… Et je nous invite, en communauté ouverte et unie, à réfléchir tout au long de cette nouvelle année scolaire à toutes les déclinaisons possibles de ce magnifique mot.

A toutes et à tous, je souhaite une excellente année scolaire dans le souci et le respect des uns et des autres !

Olivier Degand Chef d’établissement